Raymond Jacquet (1908-1979)

Né le 3 mai 1908 à Paris, Raymond Jacquet est, avant-guerre, chef d’équipe aux usines Renault. Membre du PCF et syndicaliste, il occupe un poste important au secrétariat national de syndicat des ouvriers métallurgistes. Membre du mouvement Combat à Clermont-Ferrand, il est nommé chef régional des groupes francs en juin 1942. Arrêté le 12 septembre 1942, il est incarcéré à la prison civile puis à la prison militaire de Clermont-Ferrand, puis à la prison Saint-Paul de Lyon et en octobre 1943 à la maison centrale d'Eysses. Considéré comme l'un des meneurs de l'insurrection du 19 février 1944, il est transféré à la maison d'arrêt de Blois le 13 mai 1944, puis déporté à Buchenwald en août 1944.

De retour de déportation, il s'installe à Paris où il entame une carrière politique. Membre du Conseil économique et social de 1963 à 1974, Raymond Jacquet est également maire de La Tour du Pin de 1965 à 1977. 

Raymond Jacquet est décédé en 1979.

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Chronologie

1908-1942 haut ▲

Né le 3 mai 1908 à Paris, Raymond Jacquet est, avant-guerre, chef d’équipe aux usines Renault. Membre du PCF et syndicaliste, il occupe un poste important au secrétariat national de syndicat des ouvriers métallurgistes. Mobilisé en 1939, il est incoporé au 222e régiment d'artilerie coloniale. Après sa démobilisation, il trouve un emploi de tourneur sur métaux à Clermont-Ferrand où il restera jusqu'en octobre 1941. 

Fin 1940, il commence à former un petit groupe de résistants à Clermont-Ferrand. Par l'intermédiaire d'une étudiante de la faculté de Strasbourg, repliée à Clermont-Ferrand, Melle Normandat, Jacquet entre en rapport avec le mouvement Combat. Il commence alors à distribuer des tracts et de la presse clandestine avec Jean-Paul Cauchy, étudiant en lettres, et André Levy, étudiant en droit. Puis Cauchy lui présente Jacques Renouvin qui lui demande d'intégrer les groupes francs, ce que Raymond Jacquet accepte immédiatement. Il est alors notamment chargé de constituer des groupes d'ouvriers. Jacques Renouvin, chef national des groupes francs, le nomme chef régional en juin 1942, avec le grade de commandant. Raymond Jacquet et son épouse sont également agents du réseau Mithridate.

Raymond Jacquet organise ou participe personnellement à plusieurs opérations : 
- courant juin 1942 : explosif chez le docteur Grasset, ministre de la Santé
- 7 juin 1942 : explosif au magasin situé 5 rue Gonod à Clermont-Ferrand, occupé par la LVF
- 13 juin 1942 : explosif à la librairie du Progrès
- 28 août 1942 : incendie du magasin de droguerie du collaborateur B. à Montferand
- 31 août 1942 : explosifs au journal Le Moniteur de Laval
- 4 septembre 1942 : explosif rue de Belfort à Montluçon (Allier) à l'office de placement allemand

1942-1944 : arrestation et incarcération haut ▲

Arrêté le 12 septembre 1942 à Clermont-Ferrand par le service régional de police de sûreté, Raymond Jacquet est incarcéré à la prison civile puis à la prison militaire de Clermont-Ferrand jusqu'au 7 juin 1943 et transféré à cette date à la prison Saint-Paul de Lyon. Il est condamné le 23 septembre 1943 à 12 ans de travaux forcés par le tribunal d’Etat de Lyon. Le 15 octobre 1943, Raymond Jacquet est transféré à la maison centrale d'Eysses.

A Eysses, Raymond Jacquet devient le représentant des détenus gaullistes du préau 3. Le 19 février 1944, Eysses est le théâtre d'une ambitieuse tentative d'évasion collective. Après plusieurs heures de combat et face aux menaces des autorités allemandes de bombarder la centrale, l'état-major du bataillon d'Eysses décide de déposer les armes le 20 février à 5 heures. Seize personnes sont immédiatement mises en cause - « comme meneurs actifs et armés de la mutinerie » ; douze d'entre elles sont condamnés à mort par une cour martiale et fusillés à Eysses le 23 février 1944. Vingt et un dossiers de détenus sont renvoyés devant la section spéciale d'Agen ; ces hommes sont envoyés au quartier cellulaire avec une trentaine d'autres détenus contre lesquels aucune charge particulière n'est retenue, mais qui ont été mis de côté lors de la sélection du 20 février, soit en raison de leur insubordination, soit après avoir été désignés par le personnel. Le quartier cellulaire devient alors pour les détenus et la Résistance extérieure le « quartier des otages ». Trente-six détenus du quartier cellulaire, dont Raymond Jacquet, seront transférés vers la prison de Blois le 13 mai 1944. 


1944-1945 : la déportation haut ▲

Transféré de Blois à Compiègne en juin 1944, Raymond Jacquet est déporté à Buchenwald en août 1944. En octobre 1944, il est transféré au kommando de Bad Gandersheim où il restera jusqu'en avril 1945. Il parvient à s'évader de la colonne d'évacuation avec deux de ses camarades. Raymond Jacquet est surpris en pleine forêt par des soldats de la Whermacht. Jacquet rejoint alors une colonne de prisonniers russes. Avec les officiers soviétiques, ils décident de capturer leurs gardiens et de rejoindre les troupes américaines, ce qui fut fait à proximité de Hestedt.
Malade, pesant tout juste 40 kgs, Raymond Jacquet est soigné dans les hôpitaux américains de Halle puis de Nordhausen. Il revient en France par convoi sanitaire à l'hôpital américain du Bourget puis à celui de la gare de l'Est d'où il s'enfuit pour éviter la quarantaine. 

1945-1979 : l'après-guerre haut ▲

De retour de déportation, il s'installe à Paris où il assure le secrétariat national des régions du centre d’entre-aide (1945-1948). En 1947, Raymond Jacquet est délégué départemental du RPF pour le Var et conseiller municipal de Toulon. Chargé de mission auprès du général de Gaulle (1947-1955), il exerce parallèlement et successivement les fonctions suivantes : délégué régional RPF à Lyon (juin 1948), délégué régional RPF des départements alpins (1951), délégué à l’action ouvrière à la direction du RPF (novembre 1952).
En 1961, il rejoint le cabinet de Louis Terrenoire, ministre de l'Information, puis en janvier 1962, il est nommé conseiller technique au cabinet du ministre délégué auprès du Premier ministre. Membre du Conseil économique et social de 1963 à 1974, Raymond Jacquet est également maire de La Tour du Pin de 1965 à 1977. 

Raymond Jacquet est décédé en 1979.