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"Femmes dans la Résistance"
Les femmes ont été souvent oubliées dans la mémoire résistante pour des raisons socio-culturelles liées à la société existant lors de la Seconde Guerre mondiale et au statut de la femme dans cette société.
Dans la Drôme, Patrick Martin* a estimé à un peu plus de 600 le nombre de femmes résistantes. 250 d’entre elles ont effectué une demande de cartes CVR (Combattants volontaires de la Résistance). Or, les conditions d’attribution étaient surtout basées sur la forme de la Résistance armée mais c’est sous d’autres formes souvent que les femmes ont apporté leur contribution à la lutte.
Voici une liste non exhaustive des actions de Résistance des femmes dans la Drôme :
- aide à la désertion de soldats italiens ;
- cache des juifs, des réfractaires, des chefs de la Résistance (civils ou militaires), des détenus évadés continuant la lutte en France ou partant pour rejoindre la France libre, des aviateurs dont l'avion avait été abattu, récupérés souhaitant rejoindre l'Angleterre ;
- interprète auprès des parachutistes et autres soldats alliés ;
- participation aux manifestations patriotiques (14 juillet, 11 novembre) ;
- manifestations spontanées ou organisées contre les pénuries ou la politique de Vichy ;
- adhésion à un mouvement de Résistance, diffusion de la presse clandestine de ces mouvements, participation au NAP (Noyautage des administrations publiques) ;
- hébergement des réunions clandestines de la Résistance ;
- acheminement du courrier clandestin ;
- fabrication des faux papiers ;
- garde de documents divers (archives d'une compagnie, stockage de livres des éditions de Minuit, etc.) ;
- gestion des finances de la Résistance, répartition des fonds de secours aux familles des résistants arrêtés ou tués dans le cadre du Service social de la Résistance ;
- participation aux réseaux de renseignements d'espionnage des Allemands ;
- cache des postes radio en liaison avec Londres ou Alger ;
- déchiffrage radio ;
- réception des parachutages ;
- membre d'un groupe-franc, ou d'un maquis, combattantes les armes à la main pendant les combats, ou participant à la garde des prisonniers ;
- infirmières pour la Résistance ;
- agent de liaison, rôle des plus risqués.
Les femmes ont souvent agi dans l’ombre de leur mari, de leur fiancé, de leur père (parfois en opposition à lui) ou de leur frère. Elles assuraient la plupart du temps le triple fardeau des tâches ménagères, d’un travail à l’extérieur et d’une activité clandestine. Leur rôle qui a été considérablement amoindri a été fondamental, ne serait-ce que par le soutien que les Résistants, pour la plupart, recevaient, même si elle ne prenait pas une part plus active à la lutte contre l’occupant.
La famille a été souvent le premier cercle de relations pour participer à la Résistance. Les familles « résistantes » ont été nombreuses. Citons seulement quelques exemples, les familles Chancel de Saint-Donat, Planas d’Étoile, Maisonny de Bourg-lès-Valence, Hérold de Crest, Allègre ou Groullier de Montélimar, etc.
(*) Patrick Martin, La Résistance dans le département de la Drôme, 1940-1944, Paris IV Sorbonne, 2002, 520 p.
Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.