"La libération de la Brie"

La traversée du plateau

Traverser le plateau ne se révélera pas aisé. Si les Allemands possédaient, juste avant l'arrivée des Américains, des troupes à demeure, accrochées en profondeur et représentant les éléments de plusieurs divisions (dont une de Panzers et une Panzer SS), cette situation évolue très vite : force est bien d'admettre que toute la moitié orientale du département est encore tenue par des troupes rabattues de Normandie et de Paris, représentant au moment de l'insurrection, quelques 20.000 hommes, plus ou moins bien organisés mais des plus furieux (passage d'éléments du NSKK dans le nord-est). Cette zone de retraite se fera nécessairement zone d'accrochages. Quand "Vulcain" (Vieillard) donne à "Rigobert" (Jean-Louis de Ganay) l'ordre de marcher sur Melun depuis Nangis (avec 80 hommes!), pour y tenir les ponts jusqu'à l'arrivée des Américains (Mulsant, le chef, a disparu en se portant au devant d'un groupe SAS en forêt de Fontainebleau), celui-ci refuse cette mission évidemment impossible : les lignes allemandes sont établies en profondeur, des postes SS tiennent les grands carrefours.
Une colonne américaine, partie de Montereau, gagnera le Montois, accrochée, comme Ballot et ses résistants, par une arrière-garde allemande à Cannes-Ecluse. Mais la Résistance a engagé le combat à Bray dès le 22 et se battra durant deux jours.
La traversée du centre du plateau échoit essentiellement à la 7e division blindée et à la 5e division d'infanterie. L'armée américaine libère Brie (accrochage à Grisy-Suisnes), Tournan, Provins, en se concentrant d'abord sur Nangis. Avec les troupes venues de Fontainebleau (engagement et mort de Haward Volk dans son blindé à Hericy), celles de Melun se heurtent aux Allemands à Sivry-Courtry, où elles doivent faire donner l'aviation (avion de Ernest B.Gaston abattu), pour s'ouvrir la route de Chatelet et de Machault, accompagnées et guidées par la Résistance.
L'attaque a commencé le 26 août. Les Allemands ont transformé les fermes (des Granges et de la Ronce) en forteresses. Ils attachent des résistants sur les tourelles de leurs chars (mort de Labreuvois). La colonne américaine fonce vers Nangis par la route N 446 (actuellement D 408), mais doit également se battre sur la N 19 et faire sauter de solides verrous à Chatillon-la-Borde et à la Chapelle-Gauthier. L'aviation doit intervenir jusquà Nangis. Farouches combats encore à la Chapelle-Rablais, à Fontains et près de la belle église gothique de Rampillon. Si les véhicules traversent Clos-Fontaine à toute vitesse, il conviendra d'y revenir, les Allemands s'y trouvant toujours (parc de la Boullaye), c'est la libération de Gastins (sur l'aile gauche), mais après un sévère accrochage aux Loges de Quiers et la nécessaire destruction des verrous de Bailly-Carrois et de Clos-Fontaine.
A Maison-Rouge, la colonne américaine se scinde en deux, une partie se dirigeant vers Chenoise, l'autre vers Lizines et le Montois, où la Résistance est assez solidement implantée. L'objectif est maintenant Provins, investie le samedi 26 août au soir.

Provins

De Chenoise, les Américains atteignent Saint-Hilliers et la ferme de Savigny (route de Voulton) pour bloquer la ville au nord (le 26 à 22 heures). Le dimanche 27 au matin, les Américains tiennent Soisy-Bouy et ferment le sud. La ville est encerclée quasi complètement, si l'on excepte une porte de sortie vers le sud-est par Léchelle et Chalautre-la-Grande. Mais les lignes sont tellement imbriquées que les Allemands ne croiront pas à l'enlèvement de quelques-uns d'entre eux par les Américains, supposés trop éloignés, et imputeront cette action aux "terroristes" (exécution de 13 habitants de Chalautre- la-Petite). Le 27 au soir, tout était pourtant dit d'un combat engagé le matin à 9 heures. L'artillerie américaine commence à bombarder les canons allemands depuis le plateau menant à la ville haute (Vulaines-les-Provins) et depuis le Mez-de-la-Madeleine (vallée et route de Montereau). Des troupes autrichiennes de montagne et des éléments SS pourvus de blindés et de pièces d'artillerie disséminées dans la ville, en défendent les abords occidentaux et méridionaux .Il s'agira essentiellement d'un duel d'artillerie, les canons allemands immobilisant les chars américains, l'artillerie américaine et l'aviation tentant de les neutraliser. D'autres éléments américains partis de Montereau et arrivant par Bray, obligent à la retraite les militaires du parc à munitions de Poigny et de Champbenoist, au sud. A 17 heures, l'armée américaine entre à Provins par l'ouest et le sud et leur aviation mitraille les colonnes en retraite à Saint-Brice et à Léchelle. Il appartiendra à la Résistance de nettoyer le secteur.

Auteur(s) : Claude Cherrier

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