"Avignon"

Durant le printemps et l’été 1944, la population vauclusienne est profondément meurtrie par les bombardements alliés, nombreux en raison de la position stratégique du département, et d’Avignon en particulier, au confluent du Rhône et de la Durance.

La montée au maquis, en réaction à l’annonce du débarquement de Normandie, et les premières libérations réalisées par la Résistance sont sévèrement réprimées par les occupants pendant l’été 1944. Ces derniers prennent parfois pour cible la population civile, comme à Valréas, où des villageois sont exécutés aux côtés des maquisards le 12 juin 1944.

Après avoir débarqué sur les côtes provençales le 15 août, les unités américaines entament la poursuite de la 19e armée allemande. La 3e DIUS (division d’infanterie américaine) pénètre en Vaucluse le 20 août, franchissant la Durance au niveau de Mirabeau. À cette date, l’armée d’occupation allemande, harcelée par la Résistance et les bombardements alliés, a déjà entamé sa retraite. Guidés et appuyés par les FFI, trois détachements américains progressent rapidement, libérant les villes du département sans affrontements sérieux, à quelques exceptions, comme à Apt où les maquisards et une avant-garde américaine s’opposent aux Allemands les 20, 21 et 22 août.

Le 25 août, Avignon est ainsi délivrée sans combats, les occupants ayant déjà quitté la ville. Au matin du 25 août, les premiers détachements de l’Armée B du général de Lattre, venus de Saint-Rémy-de-Provence, puis ceux de la 3e DIUS arrivés en fin de matinée, pénètrent dans la Cité des Papes. La population avignonnaise accueille ses sauveurs et célèbre dans la joie sa liberté retrouvée. La nouvelle délégation municipale, présidée par le docteur Lioure, accueille les officiers dont le général de Lattre de Tassigny, présent à Avignon le 26 août. FFI et militaires défilent, acclamés par la foule, sur les places d’Avignon, arborées des drapeaux tricolore et alliés. Le 27 août 1944, le dernier contingent de l’armée d’occupation se retire du département, plus aucun soldat allemand ne demeure en Vaucluse.

Si, contrairement à Toulon et Marseille, la libération d’Avignon n’a pas donné lieu à des affrontements entre armées de libération et forces d’occupation, elle n’en demeure pas moins une étape importante. À partir d’Avignon, les Américains entament leur remontée sur la rive est du Rhône à la poursuite des troupes allemandes qu’ils affrontent lors de la bataille de Montélimar. Les Français quant à eux, après être parvenus à franchir le fleuve, remontent sur la rive gauche du Rhône en direction de Lyon, libérée le 3 septembre.

Auteur(s) : Laetitia Vion
Source(s) :

Vaucluse 44, l'année de la liberté retrouvée, aspects de la Résistance et de la Libération, Olivier Locquenies, Service départemental de l'ONACVG du Vaucluse, 2004.

La Résistance en Vaucluse, documents et témoignages, Service éducatif des archives départementales du Vaucluse, Centre départemental de documentation pédagogique, 1980.

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