"Les bombardements (mai-juin 1944)"

Depuis septembre 1943, la ligne ferroviaire de la côte méditerranéenne est fréquemment bombardée par l'aviation alliée. Dans le même temps, les sites industriels et portuaires de Marseille, Nice, Cannes-La Bocca et Toulon connaissent des dommages entraînant une paralysie plus ou moins longue du trafic. Au printemps 1944, les Alliés accélèrent la préparation des débarquements. Dans cette perspective, une dizaine de jours avant le débarquement en Normandie, les 25, 26 et 27 mai, les villes du Sud-Est et du Centre-Est de la France sont bombardées : Carnoules le 25 mai ; Chambéry, Grenoble, Lyon, Nice, Saint-Etienne, et Saint-Laurent-du-Var le 26 mai ; Avignon, Forcalquier, Nîmes, Marseille et Montpellier le 27 mai. Les bombardiers visaient soit les infrastructures ferroviaires pour empêcher l'armée allemande d'acheminer des troupes et du matériel vers l'ouest de la France, soit les aérodromes comme celui de Montpellier-Fréjorgues.

Leur but était aussi d'empêcher l'acheminement de renforts en direction des zones visées. Même si certaines villes – telles Marseille – avaient déjà connu des bombardements de différentes origines (bombardement allemand, italien puis britannique en 1940, américain en 1943), ceux de mai 1944 ont immédiatement suscité une polémique ayant trait à la différence entre les objectifs initiaux poursuivis par les Alliés et les résultats, et les conséquences dont eurent à pâtir les populations. En effet, le nombre important de victimes et de destructions s’est avéré un prix très élevé par rapport à la faible destruction du matériel ferroviaire et à ses répercussions sur le trafic des trains. 

En juin 1944, les raids des Alliés se poursuivent. Ainsi, la gare de triage de Miramas est mitraillée les 7, 8 et 9 juin, tandis que celle de Sète est bombardée le 25 juin, ainsi que les raffineries de pétrole de Balaruc et de Frontignan. De leur côté, le même jour, Arles et Tarascon – de par leur position stratégique sur le Rhône – connaissent un premier bombardement qui entraîne des dégâts matériels et humains importants.

Tous ces bombardements laissent un traumatisme toujours présent dans l’esprit de ceux qui les ont vécus.

Auteur(s) : Equipe PACA
Source(s) :

Robert Mencherini : « Leçon des tombeaux » et polysémie mémorielle. Autour des bombardements de Marseille, le 27 mai 1944", in Actes du Colloque international « Bombardement 44 : Le Havre, Normandie, France, Europe. Stratégies et vécus », Le Havre 3-5 septembre 2014 (à paraître).

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