"Camps drômois pour Indésirables"

 

De nombreux habitants des nations sous les régimes nazis et fascistes ont dû quitter leurs pays pour échapper à la répression à partir de 1933. Ce sont les Allemands d’abord, puis les Autrichiens – parmi eux de nombreux juifs – suivis des Tchèques, et d’autres ressortissants des pays d’Europe centrale occupés par l’Allemagne. En janvier et février 1939, massivement, les Espagnols passèrent la frontière pour échapper aux troupes franquistes.

Dès 1938, surtout, une série de mesures législatives et réglementaires encadra strictement leurs conditions de séjour en France. Une propagande xénophobe, exacerbée par la presse d’extrême droite, entretenait une haine contre ces « indésirables ».

Nombre d’étrangers furent internés dans des camps. Les premiers, Gurs, Argelès, etc., « accueillirent » les réfugiés espagnols, dans des conditions inhumaines. Avec la déclaration de guerre, ce sont les « ressortissants de puissances ennemies », Allemands, Autrichiens résidant en France, qui sont internés, alors qu’ils avaient fui les persécutions antisémites ou la répression politique, et que, pour une grande partie, ils auraient souhaité participer à la lutte contre les nazis dans l’armée française – ce qui leur était refusé, sauf dans la Légion étrangère.

La politique de Vichy amplifia ces dispositions de la IIIe République finissante et précéda, souvent, celles de l’occupant allemand en ce qui concerne les juifs.

Dès septembre 1939 dans la Drôme, des camps sont installés à Loriol et Montélimar : ils recevront en plusieurs périodes divers types d’internés. Créés par l’État de Vichy, les Groupes de travailleurs étrangers (GTE) se multiplient rapidement. Crest finit par devenir le centre départemental de distribution de travailleurs bon marché.

 



     Drômois Camps for "Undesirables"


Numerous inhabitants from nations under the Nazi and Fascist regimes had to leave their country to escape the oppression starting in 1933. Starting with Germans, and later Hungarians—including numerous Jews—followed by Czechs, and others escaping German-occupied central Europe. In January and February of 1932, Spaniards in great numbers crossed the border to escape Franco troops.

From 1938 in particular, a series of legislative measures and regulations strictly organized the conditions under which they could stay in France. A xenophobic propaganda, exacerbated by pressure from the far right, fostered a hatred of these "undesirables".

A number of foreigners were interred in camps. The first ones, Gurs, Argelès, etc. "accommodated" Spanish refugees in inhuman conditions. With the declaration of war, it was the "citizens of enemy power", Germans and Hungarians residing in France, who were interned, while they had fled anti-Semitic persecution or political repression and who for the most part, had wanted to participate in the fight against the Nazis in the French army—which they were refused, except for in the Foreign Legion.

The politics of Vichy amplified these provisions of the Third Republic and often preceded those of the German occupiers concerning the Jews.

From September 1939 in Drôme, the camps were created in Loriol and Montélimar: over several periods they received diverse types of prisoners. Created by the state of Vichy, the Foreign Workers Groups rapidly multiplied. Crest became the central department for the distribution of cheap workers.


Traduction : Megan Berman

Auteur(s) : Robert Serre
Source(s) :

H. Mauran, V. Giraudier, J. Sauvageon, R. Serre, Des Indésirables. Les camps de travail et d’internement durant la Seconde Guerre mondiale dans l’Ardèche et la Drôme, éd. Peuple Notre Temps, Valence, 1999

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