"Différents réseaux agissant dans la Drôme"



Une quinzaine de réseaux ont des antennes dans la Drôme. Ils sont surtout spécialisés dans le renseignement et la réception des parachutages. Certains sont d’essence britannique ou américaine, d’autres sont issus des Français libres, à Londres et Alger.

Quatre réseaux ont organisé des parachutages dans la Drôme :
-Le SOE (Special operation executive) Buckmaster-Jockey dont le responsable est Francis Cammaerts. L'officier d'opérations est « Alain » (Pierre Reynaud) pour le Sud-Drôme, le Crestois et le Diois, et Georges Berruyer pour le terrain de Beaurepaire (Drôme-Nord-Isère). Il reçoit ses avions depuis Londres.
-L'OSS (Office of strategic services) est arrivé avec « Fred » (Brown) dans la Drôme, après son départ, son adjoint « Azur » (Gaston Vincent) réalisera quelques réceptions en Nord-Drôme.
-La SAP (Section atterrissage et parachutage) dont l'officier d'opération est Henri Faure, responsable Ardèche, Drôme, et Vercors, reçoit ses avions depuis Londres. La réception se fait sur le terrain « Agonie » à Eymeux.
-Le SARF, réseau d'Alger, dont l'officier d'opération Émile Pougnon couvre, avec Dieulefit et Nyons, une région Sud-Drôme qui se superpose avec celle d' « Alain ». Après son arrestation le 3 mai 1944 à Valence, son adjoint « Richard » (Roger Labbry) prend la direction des opérations. Il reçoit ses avions d'Alger.

Courant juin 1944, sur les instructions de Koenig qui veut unifier les FFI (Forces françaises de l’intérieur), les comités de réception et de parachutages sont placés sous l'autorité de Henri Faure qui laisse l'Ardèche à son adjoint Firmin Faure et le Vercors-Drôme-Isère à « Bob » (Robert Bennes). Le Nord-Drôme est confié à « Constant » (Léon Faille), et le Sud-Drôme à « Alain » et à « Richard », mais c'est la SAP qui contrôle l'ensemble.

S'ajouteront, après le 6 juin 1944, les parachutages organisés par les équipes Jedburgh, par exemple celle de « Noir » (Vuchot) pour le Nord-Drôme. Comme pour les autres organisations de Résistance, les réseaux s'appuient sur des réseaux d'amitiés préexistants dans les communes, et assurent un quadrillage du département. Ces réseaux organisent la réception des parachutages qui permettent d'armer la Résistance, d'abord les groupes-francs, quelques maquis, puis les compagnies FFI après le 6 juin 1944.

D'autres réseaux ont existé dans la Drôme. Il s'agit essentiellement de réseaux de renseignements dont l'implantation et l'activité sont plus ou moins importantes. La plupart sont dépendants du BCRA (Bureau central de renseignement et d’action). Les mieux connus de ces réseaux sont Nestlé-Andromède, Gallia, le NAP (Noyautage des administrations publiques). Les autres réseaux, ou sous-réseaux sont : Agir, Coty, Reims, Sabot, Andalousie, Corvette et Goélette, Phalanx, Ritz-Crocus, Résistance-Fer…

Si ces réseaux s'organisent indépendamment les uns des autres, ils s'appuient sur des Drômois prêts à servir toute structure qui permet de résister. Cela a une conséquence : plusieurs réseaux semblent interconnectés de par les personnes qui les constituent ou celles qui constituent leur état-major supérieur ; ils semblent être des sous-réseaux d'un même réseau. Les mêmes personnes travaillent souvent pour plusieurs réseaux, qui ne sont donc pas étanches. Pons travaille pour l'OSS, puis pour le SOE. Chancel, le pharmacien de Saint-Donat, travaille avec l'OSS, avec Vincent-Beaume, avec Henri Faure. Fernand Lévy, par exemple, est identifié pour trois réseaux : Sabot, Coty, Gallia.

Implication de Drômois dans d'autres réseaux :
On peut mentionner Bruno Larat, qui rejoint dès juin 1940 la France libre et sera arrêté à Caluire, avec Jean Moulin.

Le docteur Tibor Revesz-Long noue des contacts avec le général de Gaulle. Installé à Crest en 1941, il quitte la ville pour la clandestinité en 1943. Il dirige l'ensemble des radio-télécommunications en tant qu'inspecteur national des transmissions du réseau Action. Il crée l'unique école de radios clandestins en France. Il prend comme adjoint Gustave André, instituteur à Chabrillan. Il devient responsable, en août 1943, de l'ensemble des opérateurs radios des deux zones pour la Résistance intérieure.


                                          Various Networks Operating in Drôme

Fifteen networks have branches in Drôme. They mostly specialise in intelligence and receiving airdrops. Some are essentially British or American, and some are from the France-Libre in London and Algiers.

Four networks organized airdrops in Drôme:

-SOE (Special Operations Executive) Buckmaster-Jockey, for whom Francis Cammaerts is responsible. The operations officer was "Alain" (Pierre Reynaud) for Drôme-Sud, Crestois and Diois, and Georges Berruyer for Baurepaire (Drôme-Isère-Nord). It receives its planes from London.

-The OSS (Office of Strategic Services) arrives with "Fred" (Brown) in Drôme; after his departure his deputy «Azur" (Vincent Gaston) carries a few receptions in Drôme-Nord.

-The SAP (Section parachute landing), whose operating officer is Henri Faure, headed in Ardèche, Drôme, Vercors, which receives its planes from London. The reception is on the ground "Agony", in Eymeux.

-The SARF-network, in Algiers, whose operating officer Emile Pougnon covers Dieulefit and Nyons, the southern Drôme region which overlaps that of "Alain". After his arrest on May 3, 1944 in Valencia, his deputy "Richard" (Roger Labbry) takes the lead position. They receive their planes from Algiers.

In June 1944, on instructions from Koenig, who wants to unify the FFI (French Forces of the Interior), the reception committees and drops are placed under the authority of Henry Faure, who leaves his deputy Firmin Faure in control of Ardèche and Vercors-Drôme in the control of "Bob" (Robert Bennes). Drôme-Nord is entrusted to "Constant" (Léon Faille), and Drôme-Sud to "Allain" and "Richard". But it is SAP that controls all.

Added, after June 6, 1944, organised by the airdrops Jedburgh teams, for example that of "noir" (Vuchot) in Drôme-Nord. As with other Resistance organizations, networks are based on pre-existing friendship networks within the municipalities, and provide a grid for the district. These networks organise the reception of the parachutes that can arm the Resistance, first with the groupes-francs as well as with some maquis, then with FFI groups after June 6, 1944.

Other networks exist in Drôme as well. These are essentially networks of information whose locations and activities have more and less importance than one another. Most are dependent on the BCRA (Bureau central de renseignements et d'action). The best known of these networks is Nestlé-Andromède, Gallia, and NAP (Noyautage des administrations publiques). Other networks and sub-networks are: Agir, Coty, Reims, Sabot, Andalousie, Corvette et Goélette, Phalanx, Ritz-Crocus, Résistance-Fer…

If these networks are organised independently of each other, they rely on Drômois; ready to serve any structure that could resist. This has a consequence: several interconnected networks seem by persons who are or are not in the higher headquarters to be sub-networks of the same network. The same people often work for the same networks, which are not watertight. Pons works for the OSS, then for the SOE. Chancel, a pharmacist in Saint-Donat, works with OSS, with Vincent Baurne, with Henri Faure. Fernand Levy, for example, is identified with three networks: Sabot, Coty, and Gallia.

Drômois involvement in other networks:

One could mention Larat Bruno, who joins France-Libre in June 1940 and will be stopped at Caluire with Jean Moulin.

Dr. Tibor Revesz Long makes contact with General De Gaulle. Located in Crest in 1941, he leaves the city for the underground in 1943. He leads all radio communications as inspector of the national signal network of Action. He creates the unique clandestine radio school in France. Deputy Gustave André is a teacher at Chabrillan. He becomes responsible, in August 1943, for all radio operators for the two zones of the Resistance.


Traduction : Grace Hoffman

Auteur(s) : Patrick Martin et Jean Sauvageon
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

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