"Législation antijuive"

 

La déportation de persécution depuis la France, contre les Juifs essentiellement, a concerné 76 000 personnes, dont 11 000 enfants : 3 % sont revenus.
La Drôme se trouve dans la zone non occupée (ZNO), jusqu’à son envahissement le 11 novembre 1942. À ce moment et jusqu’en septembre 1943, ce sont les Italiens alliés des Allemands qui l’occupent. Les Italiens, soucieux de rester maîtres dans le territoire sous leur domination, s’opposent à toutes les mesures antisémites touchant les Juifs étrangers, laissant seulement les autorités françaises libres d’agir à l’égard des Juifs français. Ils empêchent ainsi – mais pas toujours – les déportations, les carabinieri s’opposant même aux policiers. Cela dure moins d’un an : le 8 septembre 1943 intervient l’armistice entre les Alliés et l’Italie, les Allemands occupent la Drôme…
Pétain et le gouvernement de Vichy sont globalement d’accord sur l’objectif des nazis d’arrêter et de déporter tous les Juifs de France, avec une exception sur les Juifs anciens combattants et des réserves sur le prélèvement des Juifs de nationalité française. En ZNO, et jusqu’à l’occupation par les Allemands, toutes les mesures antisémites, certes inspirées et stimulées par les nazis, sont décidées par le gouvernement de Vichy et mises en application par son administration.
La « solution finale du problème juif », définie en janvier 1942 lors de la conférence de Wansee, constitue un arrêt de mort pour les Juifs, y compris ceux vivant en France : concentration, déportation, extermination sont les trois étapes d’un parcours obligé. Au début, les Allemands « ménagent » Vichy, l’amadouent habilement, évitent de heurter trop l’opinion en déportant d’abord les Juifs étrangers. Laval est tout à fait d’accord ; comme d’habitude, il essaie de « marchander » : pour obtenir des concessions en faveur des Français, il offre généreusement les Juifs étrangers, il prête sa police pour les arrêter, il propose de déporter les enfants. Ce qui lui permet d’affirmer la réalité de son pouvoir et réjouit les Allemands qui économisent leurs moyens.


             Anti-Semitic Legislation

The deportation and persecution of Jews in France has affected 76,000 people, including 11,000 children: of whom 3% have returned.

Drôme is an unoccupied zone (UZ) up until the overgrowth of November 11th, 1942. At this time, until September 1943, Italian allies of the Germans occupy it. The Italians, eager to keep control of the territory, oppose all anti-Semitic measures affecting foreign Jews, leaving on the free French authorities to act against French Jews. Thus they prevent—though not always—deportations, with the Carabinieri even opposing police. It takes less than a year: September 8th, 1943, the armistice comes between the Allies and Italy, and the Germans occupy Drôme.

Petain and the Vichy government are generally in agreement on the objective of the Nazis to arrest and deport all Jews in France, with the exception of Jewish war veterans and reservations about those of French nationality. In the UZ, and until the occupation by the Germans, all anti-Semitic measures, certainly inspired and stimulated by the Nazis, are decided by the Vichy government and implemented by its administration. The "final solution to the Jewish problem", defined in January 1942 after the Wansee conference, is a death sentence for all Jews, including those living in France: concentration, deportation and extermination are the three stages of the obligatory plan. At first, the Germans "spare" Vichy, cleverly coaxing it, careful to avoid hurting the public's opinion while deporting foreign Jews. Laval is in agreement; as per usual, he tries to "bargain»: in order to obtain concessions favoring the French, he generously offers up foreign Jews, he even lends his police to arrest them, and proposes deporting children. This allows him to affirm the reality of his power, and delight the Germans, who are economizing.


Traduction : Megan Berman

Auteur(s) : Robert Serre
Source(s) :

Robert Serre, De la Drôme aux camps de la mort, Valence, Peuple Libre/Notre Temps, 2006.

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