"Associations d’anciens résistants et déportés"

 

Après la guerre, les Résistants et les Déportés ont souhaité se regrouper pour se remémorer les moments de fraternité qu’ils avaient partagés, les difficultés qu’ils avaient traversées, les souffrances qu’ils avaient vécues, les déboires qu’ils avaient rencontrés, mais aussi les victoires qu’ils avaient remportées et le rétablissement de la légalité républicaine auquel ils avaient contribué.

À cette fin, Ils ont créé des associations à plusieurs niveaux. Au niveau de la petite région, ce sont les anciens d’une compagnie qui se sont regroupés dans une amicale. Ce sont les Pionniers du Vercors qui ont souhaité perpétuer le souvenir des combats héroïques et le drame qu’ont endurés les combattants et les habitants du massif. Dans la plupart des départements, les Résistants se sont regroupés dans une Fédération qui a pris, dans le nôtre, le nom de « Fédération des Unités Combattantes de la Résistance et des FFI de la Drôme ».

Ceux qui avaient combattu dans des régiments prestigieux ont ressenti aussi la nécessité de se retrouver : ce sont les amicales du 11e Cuirassiers, de Rhin et Danube, par exemple.

Au niveau national, les différentes catégories ont créé des associations qui, en général, se sont décentralisées au niveau départemental (fédérations) et au niveau plus local (Comités). C’est le cas de l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (ANACR). Les déportés ont créé la Fédération Nationale des Déportés et Internés résistants et patriotes (FNDIRP).

Les prisonniers de guerre ont également éprouvé le besoin de se regrouper.

Outre la volonté et le plaisir de se rassembler pour commémorer leurs expériences communes sous forme de manifestations patriotiques particulières et, souvent, de repas conviviaux, toutes ces associations avaient pour but de défendre les droits de leurs adhérents tant sur le plan général et législatif que sur le plan individuel.

La disparition inéluctable des anciens résistants, déportés ou prisonniers de guerre place ces associations devant des situations dramatiques. Les survivants – les plus jeunes sont nés en 1927 ou 1926 – n’ont plus, parfois, la possibilité de faire vivre les structures qu’ils ont créées. Beaucoup d’amicales, de comités ont dû cesser leurs activités, voire se dissoudre. C’est le cas de la Fédération drômoise de la FNDIRP au 31 décembre 2011.

Certaines comme l’ANACR ont choisi une autre voie ; elle a admis en son sein des adhérents plus jeunes, les « Amis de la Résistance », partageant les mêmes objectifs, les mêmes valeurs ; elle a modifié ses statuts et est devenue l’Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance (ANACR).

L’Association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (AFMD) entend poursuivre le combat et le souvenir des anciens déportés.

On voit parfois apparaître des tensions entre les acteurs véritables craignant qu’on leur enlève leurs prérogatives ou leur pouvoir et les membres plus jeunes n’ayant pas vécu les mêmes épreuves, souhaitant néanmoins perpétuer le souvenir et la défense de ce que leurs anciens ont conquis.

Auteur(s) : Jean Sauvageon

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