"Une résistante tchèque immigrée à Paris"




« Ma mère était une femme étonnante.
(...) Je l’admirais, son destin m’impressionnait » (1).

Née en 1895, son père était le régisseur d’un domaine autrichien localisé sur des terres de Bohême. Très tôt animée par l’esprit patriotique, elle entre dans les rangs des mouvements d’indépendance » en s’engageant dans la Résistance tchèque qui s’investit pour libérer son pays de l’Empire Austro-hongrois. Elle n’hésite pas à cacher, dans le domaine familial, des hommes tels que Tomas Masaryk, futur président de la République tchécoslovaque.
Elle arrive en France en 1919, accompagnant une délégation venue à Paris pour proclamer l’indépendance de la Tchécoslovaquie, et décide de s’installer dans ce pays qui « incarne à ses yeux, la liberté, la révolution de 1789, la République, les Droits de l’homme » (2). Son comportement d’immigrée est pour son fils Serge « très digne d'intérêt : toute sa vie elle remercie la France de l’avoir reçue et s’est appliquée à en respecter les lois ». Pour Serge Ravanel, comme pour sa mère, il est naturel et juste de dire merci au pays qui les accueille. Nul doute, l’empreinte maternelle a profondément pénétré Serge Ravanel. Elle lui transmet un véritable capital patriotique fait de valeurs et de courage.

(1) Serge Ravanel interview par Alain Vincent le 18 novembre 2003. (2) Serge Ravanel, L’Esprit de Résistance, Editions du Seuil, 1995.



A Czech Resistant arrives in Paris

«My mother was an amazing woman...I admired her, and her life is what influenced mine» (1).

Born in 1895, Pauline Shück's father owned an estate in Bohemia, Austria. As a young girl, Pauline joined the movement for Czech independence from the Austro-Hungarian Empire, compelled by her own sense of patriotism. In order to help the Resistance, she didn't hesitate to hide Resistants, like the future president of Czechoslovakia Tomas Masaryk, in her family's home despite the risk. Pauline arrived in France in 1919 with a Czech delegation seeking to proclaim their country's independence. Rather than return, she decided to stay in this country that « to her represented liberty, the revolution of 1789, the Republic, [and] human rights» (2). To her son Serge, her attitude as an immigrant was « very striking: all of her life she thanked France for welcoming her, and in return respected the country's laws always » (3). Like his mother, Serge too felt a debt to France. There is no question that his mother is the source of Serge's true courage and sense of pride for his country, and it would be difficult to imagine him becoming a great man without her.

(1) Serge Ravanel interviewed by Alain Vincent on November 18, 2003. (2) Serge Ravanel, L’Esprit de Résistance, Seuil publications, 1995.


Traduction : Catherine Lazerwitz





Auteur(s) : Emmanuelle Benassi (author)

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