"Le groupe du général Cochet "



C’est sans aucun doute dans l’espoir de trouver des éléments de réponse à ses nombreuses interrogations que Serge Ravanel se rend, aux alentours du 15 avril 1941 à Lyon, à la conférence du général Cochet. Cet « officier de l’armée de l’air appartenait à l’état-major de l’armée vichyste et éditait des petits bulletins ronéotypés dont un m’était tombé entre les mains… ce bulletin voyait tout en rose… c’était délirant mais nous avions besoin d’espoir et derrière ce délire, qui était quelque chose d’excessif, on voyait là un homme qui avait envie de faire quelque chose. A l’issue de la conférence, je lui ai posé une seule question : qu’est-ce qu’on fait, mon général ? Et c’est ainsi que je suis rentré en Résistance en avril 1941 » (1). « Il m’a adopté et j’ai rejoint son groupe qui était l’un des premiers groupes de la zone Sud. On avait le plaisir d’être réunis et de constater qu’on était plus nombreux que un » (2).
L’antenne lyonnaise de ce groupe était dirigée par Georges Oudard, journaliste connu de l’hebdomadaire L’Illustration. Envahi par le sentiment d’être dans une situation dramatique, Ravanel « trouve dans le groupe du général Cochet le moyen de se rassurer et d’avoir confiance » (3). Bien qu’il ne mène aucune action, « il correspond aux besoins de l'époque ; nous passions notre temps à discuter. C'était une entreprise à remonter le moral » (4), à se tenir informé sur les événements militaires. Après ces premiers pas au sein de ce groupe qui tâtonne et n’entreprend rien de concret, Ravanel « éprouve un certain sentiment d’inefficacité » et délaisse rapidement ces résistants trop « salonnards » pour chercher dans d’autres directions. « A force de discuter comme ça, j’ai trouvé que la Résistance c'était peut-être un peu plus. Et donc j'ai laissé tomber » (5). 

Sources : (1) Témoignage de Serge Ravanel dans l’émission « le cercle de Minuit », 23 mai 1995. (2) Serge Ravanel interviewé par Yves Blondeau, le 9 juin 2006. (3, 4 et 5) Serge Ravanel interviewé par Alain Vincent, le 18 novembre 2003.



                                     General Cochet and the Resistance


Clearly seeking answers, Serge Ravanel found himself outside of Lyon on April 15th, 1941, at a conference hosted by General Cochet. This «army officer seemed like a Major General for the Vichy army, and he had all of these flyers. I got a hold of one...the vision it depicted was all in pink...it was outrageous but we all needed something to hope for, and behind this crazy facade, we could see a man who wanted to take action. At the conference, I only asked one question: What are we going to do, General? And that was the moment that I joined the Resistance, April 1941» (1).
«General Cochet took me under his wing, and I joined his team, which was one of the first in the Free Zone. We were all glad to work together and know that we were not alone » (2).
The head of communications in Lyon was Georges Oudard, a journalist who was known for his work in L'Illustration. Thrilled to be a part of the action; Ravanel «found General Cochet and his team reassuring and comforting » (3). Even though he didn't lead any operations, «Ravanel did what was necessary at the time; we spent our times talking and discussing what could be done. It was a way to boost morale » (4) and to remain informed about what the military was doing. But after a while, seeing that General Cochet wasn't planning any missions, Ravanel «felt that there was more he could do » and left this group of «lazy » Resistants to find others with action in mind. «Because it was all talk, I found their Resistance lacking, and so I left » (5).


Traduction : Catherine Lazernitz

Auteur(s) : Emmanuelle Benassi

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