"Mettre en place la doctrine régionale des CFL à Toulouse"



Etat des lieux de la région R4 :

« Les CFL viennent d’être créées dans la région de Toulouse. Ils répondent à la nécessité de donner aux mouvements unis de la Résistance un organe d’action solide… Tous les services : AS, AO, Fer, Groupes francs et maquis départementaux dépendent dorénavant de lui et de lui seul… Il convient maintenant de réaliser un travail semblable d’unification dans les départements. Le but de l’opération est double :  
1. entraîner l’ensemble des services : maquis, AS, AO, Fer, GF à l’action ;
2. fondre ces mêmes services en un organe unique de travail ».
(1)

« Dans toutes les régions, un chef unique […] aura la charge et l’organisation des CFL et de leur commandement. Il devra immédiatement constituer son état-major régional et mettre en place les chefs départementaux des CFL. […] Il aura tout pouvoir pour procéder aux mutations nécessaires pour la mise en place et leur bon fonctionnement. […] Les CFL seront immédiatement constitués avec tous les groupes actuellement en état de se battre et déjà armés… » (2).

Si certains responsables militaires hésitent à fusionner, Serge Ravanel partage, avec le Comité directeur des MLN, la volonté de structurer l’action, ce qui n’est pas toujours aisé selon les localités. Dans le département du Lot-et-Garonne, la situation est particulièrement complexe. À son arrivée, il est confronté à une « Résistance mal organisée... il manque un chef et chaque groupe travaille pour lui et se montre peu digne » (3). En outre, il constate à l’occasion de ces différents déplacements dans les départements que « les commandements régionaux sont dans une situation dangereuse et [vont] dans une direction non correcte » (4). Au cours de ces deux dernières semaines d’avril, Ravanel multiplie les rencontres avec les principaux responsables militaires locaux. Les relations et la mise en confiance sont parfois difficiles à établir.

Il transmet, parfois avec difficulté mais toujours avec tact, ses consignes : s’organiser et agir pour plus d’efficacité.

Sources : (1) Communiqué pour information aux chefs de départements aux services régionaux daté du 20/04/44 et émis par le Régional CFL - provisoire à tous départements. (2) Note sur la création des Corps francs de la libération, doctrine, mise en place, 09/05/44. (3) Note du SR du Lot-et-Garonne sur l’état d’esprit soi disant peu glorieux des chefs de la Résistance au sein de la dite région, 8 mai 1944. (4) Note de Ravanel en réponse au questionnaire de Michel Goubet, 1er juillet 1974.



                      Implementing the Regional Doctrine of the CFL in Toulouse


the Status of Region R4 Status of Region R4:


«The CFL had just been installed in Toulouse in order to unite the different movements within the Resistance under a single entity...Everyone, the AS, AO, Fer, Groupes Francs, and the maquis would become part of the CFL...They were all coming together to work as one. The goal of this operation was two-fold:

1. Train the maquis, AS, AO, Fer, and GF together for combat
2. Streamline parallel services into one department » (1).

«There will be one leader per region...who will represent the CFL. They must immediately elect a regional chief of staff and other department heads...They will also have the power to enact any changes they see fit in order to preserve organization and operations...The CFL will immediately partner with all current groups who have already been involved in the fight and who are already armed... ». (2)

They were some who hesitated to join the ranks of the CFL, particularly those in smaller, local Resistance groups. Serge Ravanel shared the responsibility of fusing all of these Resistance groups together with the committee director of the MLN. A particularly complex situation was in the department of Lot-et-Garonne. When Ravanel arrived, «the local Resistance was completely disorganized...they had no leader, and each group only thought of themselves. On top of that, they were inexperienced». (3) Worse still, there were pockets in these departments where the «regional commanders were putting their men in dangerous situations and continued to be in the wrong » (4). The last two weeks in April, Ravanel met with all of the principal leaders in the regions surrounding Toulouse, but friendships and trust were difficult to build.
He gave out his instructions, sometimes with difficulty but always with tact: organize and become more efficient.

Traduction : Catherine Lazernitz

Auteur(s) : Emmanuelle Benassi

Plan de l'expo

Crédits

Bibliographie