"Les accords de Munich, un « drame » pour Ravanel"




En septembre 1938, « l’épisode de Munich » qui scelle la mort de la Tchécoslovaquie comme Etat indépendant est « très mal vécu » par Serge Ravanel. Il considère que c’est un véritable « lynchage d’un de nos alliés que l’on abandonnait aux Allemands, une trahison dont la France devait avoir honte... Cela m’a beaucoup marqué, j’ai trouvé que c’était une opération indigne, contraire à toute morale politique. » (1) Son sens de l’honneur et son patriotisme s’expriment largement à cette occasion. Un sentiment de révolte, à l’égard des démocraties françaises et britanniques, l’envahit. La précipitation de ces événements préoccupe voire déstabilise le jeune homme. Curieux et d’une « intelligence en constante alerte » (2), il cherche à comprendre pourquoi « les hommes politiques français parlaient d’Hitler comme s’il était un homme comme les autres. Ils avaient cette incapacité de comprendre [ou bien simplement] ils ne voulaient pas voir ce qui se passait à nos portes » (3).
Le 15 mars 1939, Ravanel apprend avec angoisse et désolation l’invasion de la Tchécoslovaquie, son pays d’origine. Il ne cache pas la déception qu’il éprouve à l’égard de la France : « derrière l’abandon de la Tchécoslovaquie, il vit un abandon des valeurs qui fondaient la République ».

Sources : (1) Serge Ravanel, L’Esprit de Résistance, Editions du Seuil, 1995. (2) Discours de Raymond Aubrac prononcé en l’honneur de Serge Ravanel à l’Hôtel national des Invalides, le 5 mai 2009. (3) Serge Ravanel, interview d’Yves Blondeau, le 9 juin 2006.




The annexation of Austria in the Munich Accords : a ''tragedy'' for Ravanel


The Munich Agreement, a «shock» for Ravanel In September 1938, the «Munich episode» that sealed the Czechoslovakian's fate was «a terrible experience» for Serge Ravanel. He considered it a «total divorce with our allies who we handed over to the Germans, and a betrayal that France should be ashamed of...it deeply troubled me, I found it reprehensible and completely against France's politics and standards» (1). He found his sense of honor and patriotism in response to the injustice, but also a fierce desire to fight against the policies of both French and British democracy. The motives and consequences of the decision made at Munich occupied Ravanel's thoughts. Curious and equipped with a «unrelenting intelligence» (2), he wanted to understand why «the French politicians spoke of Hitler as if he were like other men; as if anyone could understand Hitler and his motives, or more cynically, they didn't want to see what was in store»(3).

March 15th, Ravanel learned the grave and terrible news: his home of Czechoslovakia had been invaded. He did not mince his words when speaking of his feelings towards France and their politics: «When France abandoned Czechoslovakia, they also abandoned the principles of the Republic. »


Source: (1) Serge Ravanel, L’Esprit de Résistance, Seuil publications, 1995. (2) Speech delivered by Raymond Aubrac in tribute to  Serge Ravanel, at the Hôtel national des Invalides, May 5, 2009. (3) Serge Ravanel, interviewed by Yves Blondeau, June 9, 2006.

Traduction : Catherine Lazernitz

Auteur(s) : Emmanuelle Benassi

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