"Mission et organisation"




« Des groupes francs doivent être créés dans toutes les régions, ce sera votre mission
» (1)

« Je n’avais aucune idée précise de ce que pouvaient être des Groupes Francs » confie Serge Ravanel dans sa biographie. Alors, une fois de plus « il fallut apprendre » (2). Marcel Degliame, alias « Fouché », responsable du service action des MUR (Mouvements unis de Résistance), est son contact avec la nouvelle direction du Service national des Groupes Francs (GF). Il « briefe » rapidement Ravanel sur sa mission.
Sans jamais perdre de vue leur dépendance aux MUR, et en évitant toute tentative de développement d’une politique d’action personnelle, Ravanel a pour mission de « prendre en charge les GF déjà existants, passer à l’action le plus rapidement possible et, enfin, procéder à la mise en place de responsables régionaux et départementaux ». L’objectif à atteindre est clair, l’action des Groupes Francs, jusqu’ici « sporadique », doit « changer d’échelle ». Serge Ravanel doit « organiser des petites équipes mobiles, rapides qui sachent faire des coups de main à toute vitesse et décrocher rapidement avant que la police n’intervienne » (3)…
Constitués d’hommes expérimentés, les GF auront à se livrer à des opérations diverses telles que « des coups de main pour libérer des prisonniers, des attaques de dépôts de matériels ou d’armes, la réalisation de sabotages ou de déraillements de train et des opérations contre des agents de l’ennemi » (4).
Chacune des régions dispose de ses propres Groupes Francs. Ils agissent, pour la plupart, sur leur temps libre. L’équipe lyonnaise, quant à elle, est une centrale de qualité, avec un potentiel de travail permettant de réunir quinze à vingt personnes. Parmi ces permanents, entièrement à la disposition de Ravanel, il faut mentionner : Georges Bréchant dit « Jo » et Rolland dit « Daniel », ainsi que leur équipe composée d’une vingtaine d’hommes.
En juin 1943, Serge Ravanel a 23 ans et se retrouve à la tête d’une organisation nationale d’un genre totalement nouveau, constituée de plusieurs centaines d’hommes, novices et dépourvus de moyens... « Tout était à inventer ».

Sources : (1) Serge Ravanel, L’Esprit de Résistance, Editions du Seuil, 1995. (2) Serge Ravanel, interview d’Alain Vincent (11/03). (3) Serge Ravanel, Mémoires de Résistants, Production INA 01/01/02. (4) Serge Ravanel, L’Esprit de Résistance, Editions du Seuil, 1995.



                       Mission and Organization

«Our mission was to create groupes francs in every region» (1)

«I had no idea what the Groupes Francs were or what they were doing», Serge Ravanel confided in his biography. So once again, «I had to learn» (2). Marcel Degliame, alias «Fouché», head of the Action sector of MUR, was his partner in organizing the new direction for the Groupes Francs. He «briefed» Ravanel quickly on his mission.

Without ever forgetting how important the GF were to MUR, and avoiding all personal politics, Ravanel took charge of the GF and «made their missions and actions more efficient, and organized the groups into regions and departments». The objective was clear: until then, the Groupes Francs had only acted «sporadically» and needed to «change direction». Serge Ravanel had to «organize small teams that were easily mobilized, who knew how to strike quickly and leave even faster before the police could intervene» (3)...Composed of volunteers, the GF's missions were varied, such as «freeing prisoners, attacking arms or equipment depots, planning attacks on the railways, or other enemy agents »(4).
Each region had its own Groupe Franc who had volunteered for the cause. The team from Lyon was one of the best and had fifteen to twenty men at any given time. Of these men, all under Ravanel's command, there are two that stand out: Georges Bréchant, alias «Jo» and Rolland, alias «Daniel», along with the rest of their group.

In June of 1943, Serge Ravanel, at the age of 23, found himself heading a revolutionary national organization, filled with all kinds of men, some experienced, and most not...«We made it up as we went along».

Traduction : Catherine Lazernitz

Auteur(s) : Emmanuelle Benassi

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