"Ancrage et consolidation de l’esprit de Résistance (hiver 1940-1941)"



L’encadrement et la formation de ces 2 000 soldats sont interrompus lorsqu’un matin de novembre 1940, Serge Asher reçoit un nouvel ordre de mission l’invitant à se présenter à l’école polytechnique avenue Berthelot, à Lyon où, malgré les apparences, « une impression de malheur domine ». Comme tous les Français, il est un témoin impuissant d’un pays brutalement et précipitamment manipulé et dans lequel s’opère une véritable mutation. « Au fur et à mesure, j’ai assisté à une évolution du régime vers un autoritarisme sans justification » (1).
C’est à partir de là que s’opère dans l’esprit de Serge Asher le tournant, la prise de conscience nécessaire pour développer un esprit de Résistance et « commettre des actes contraires à la loi et oser désobéir » (2) à un gouvernement dont le chef « incarne la légitimité » et, à tort, le patriotisme. Attitude plus difficile à adopter dans la zone Sud que dans la zone Nord, où l’ennemi est clairement désigné. « En cette année 1940, mes opinions ne diffèrent guère de celles de la majorité du pays » (3).

Sources : (1) Serge Ravanel interviewé par Yves Blondeau, le 9 juin 2006. (2 et 3) Serge Ravanel, L’Esprit de Résistance, Editions du Seuil, 1995.


           Feelings of Resistance taking hold (Winter 1940-1941)

 

The training and organizing of his unit of 2;000 soldiers was interrupted one November morning in 1940 when Serge Asher received new orders: to present himself at the École Polytechnique in Lyon.  In spite of what seemed to be an innocent mission, Ravanel had «a bad feeling » that he could not shake.  Like other French men and women, he had watched hopelessly as his country was taken over by a new government.  «I watched an authoritarian regime come in without anything to justify its brutality » (1). 

It was because of this drastic and frightening change in government that Serge Asher saw it was necessary to «fight against and disobey the laws »(2) of a regime that claimed to be «legitimate » and worse still, patriotic.  However, it was a harder undertaking in the Free Zone than in the North where the enemy was easily recognizable.  «In 1940, my opinion of the Vichy government was hardly different from that of the majority » (3). 

                             

Traduction : Catherine Lazernitz

Auteur(s) : Emmanuelle Benassi

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