"Montoire : le « premier grand choc » pour Ravanel"



C’est depuis ces montagnes que Serge Asher apprend avec stupéfaction « l’événement de la collaboration » qui a été pour lui « une épine dans la gorge » (1). En effet, la poignée de main de Montoire entre Pétain et Hitler le 24 octobre 1940 et la nouvelle politique de collaboration sont pour lui « contraires à ses idées sur l'Armistice » (2) et ne font qu’accentuer son amertume à laquelle se mêle bientôt un sentiment d’exaspération, voire de colère. « Nous rêvions de reprendre le dessus, la défaite nous restait en travers de la gorge » (3).
Cet acte de naissance d’une politique de collaboration déstabilise le jeune officier, prisonnier d’une armée en attente, qui veut encore croire à un double jeu du Maréchal Pétain. Animé d’un indéniable désir patriotique d’agir pour défendre et libérer son pays, il cherche inlassablement, au cours de ces mois d’hiver 1940-1941, la voie à suivre et l’occasion de partir au combat.

Sources : (1) Serge Ravanel interviewé par Yves Blondeau le 9 juin 2006. (2) Serge Ravanel interviewé par Alain Vincent le 18 novembre 2003. (3) Serge Ravanel, L’Esprit de Résistance, Editions du Seuil, 1995.


                                                Montoire: Ravanel's «first big shock»

Serge Asher learned the shocking news of Pétain's collaboration at Montoire while in the mountains. For him, it was a «thorn in his throat » (1). The handshake between Pétain and Hitler at Montoire October 24th 1940 and what it symbolized for France's future was «the complete opposite of [Ravanel's] idea of what the Armistice was » (2) and only further embittered Ravanel, making him more frustrated and even angry. «We had still dreamt of fighting because defeat was something that we simply could not accept» (3). Pétain's new policy of collaboration shook the young officer, a prisoner of a stalled army, who wanted to still believe that Maréchal Pétain was still playing both sides. But his drive and patriotism always with him, Ravanel refused to give up the fight for his country, and so he looked all winter of 1940 and into 1941, hoping to find a way to enter into combat with the enemy.


Traduction : Catherine Lazernitz

Auteur(s) : Emmanuelle Benassi

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